Poésie

C’était il y a de celà un peu plus de dix ans. En automne 2013, je me suis dit il était grand temps pour éditer un livre. J’avais sur mon ordinateur et dans des feuilles éparses, deux ou trois calepins et sur les marges de mes romans préférés tant d’écrits. Il y avait parmi ces écrits, des poèmes, des nouvelles et un roman inachevé alors qui serait par la suite mon Un Hiver À La Ville Ocre.

Vous connaissez certainement l’anecdote de Conan Doyle qui préférait mille fois ses autres œuvres à la fameuse série de Sherlock Holmes. Mais paradoxalement, ce sont ces contes policiers qui ont eu le plus de succès parmi les lecteurs. Dans le même sens, il y avait Faulkner qui voulait être romancier et qui a fini par être un grand nouvelliste puisque ses nouvelles qui ont fait sa gloire beaucoup plus que ses contes à plusieurs chapitres. Il y a aussi Hemingway qui souhaitait suivre son maître Sherwood Anderson (auteur d’un seul recueil de nouvelles, Houston Ohio) dans la création de belles nouvelles. Or, il a fini par produire des chef-d’œuvre dans le genre du roman. Dans notre littérature française, je vois personnellement Hugo comme dramaturge plus que poète ou romancier.

Les exemples n’en manquent pas d’écrivains qui se trouvent dans une voie qu’ils n’aiment pas vraiment. Je cite là encore le nom de Balzac qui est à mon avis un essayiste de premier ordre et pour en être sûr, il faut juste jeter un coup d’œil sur son, Traité Sur Les Narcotiques Modernes.

J’ai aimé la prose ou en roman ou en nouvelle. Il y a des passages voluptueux que j’ai relu des dizaines de fois lorsque j’étais enfant. De même, j’ai relu certains ouvrages de fiction à plusieurs reprises, L’Éducation Sentimentale, Illusions Perdues, Louis Lambert, Le Lys Dans La Vallée, La Marne Au Diable, Le Rideau Cramoisi, La Prise de La Redoute, Le Neveu De Rameau, Le Comte De Monte-Cristo, Notre Dame De Paris …

Pourtant, au fond de moi, je sentais que j’étais surtout du côté de la poésie. Ma plume tend à être rythmée. J’avais un peu l’esprit réservé d’un adolescent. J’ai craint d’être épuisé un jour. J’avais la fausse idée que la prose, libre comme elle est de toute règle de prosodie, donne plus d’espace à créer beaucoup plus de textes en termes de nombre et de volume. Puis, j’ai voulu, comment dire, bâillonner ma plume pour seoir aux exigences de l’écriture de commentaires composés et commentaires suivis imposée aux curricula scolaires.

J’ai pensé longtemps au sujet de la bifurcation de voies, poésie, nouvelle et roman. Je ne négligerais aucune sauf qu’une seule voie devrais être le trajet principal de mes vertiges. Les autres, j’y retournerais de temps à autre.

J’ai décidé enfin de commencer par la poésie. Ainsi, j’ai préparé mon premier recueil, Premières Étincelles, où j’ai ramassé des écrits de jeunesse, certains d’eux de la période du collège, d’autres retrouvés sur mes calepins et même sur des forums littéraires.

Par la suite, l’année suivante, je serais publié sur une revue québécoise, Point Virgule. Quelques années plus tard, une autre revue, Francopolis, choisit trois de mes poèmes à côté de textes de poètes chevronnés.

Enfin, j’ajoute une toute petite remarque, c’est qu’au début, on a tant douté de mes capacités. Je n’ai jamais débattu ce sujet puisque je l’estime morbide. Mais j’ai reçu des propos hostiles dans la période 2008 jusqu’à 2014.

On a misé sur le facteur temps, que je serai tari un de ces jours.

Voilà, après vingt ans, depuis l’âge des forums jusqu’à celui de Threads, je suis là. J’écris encore.

Je dis à l’occasion du 10ème souvenir de la publication de mon premier livre.

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prince_des_mots

Casablanca, 04 mai 2024

Mohammed Labib

Par Prince Des Mots

Poète et écrivain

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